Damas-SANA / Le ministre de l’Information, Dr Hamza al-Mustafa, a souligné qu’il existe deux voies parallèles dans la nouvelle Syrie : la justice transitionnelle et la stabilité et la paix civile, soulignant que l’État syrien est ferme à cet égard, et que le processus de la justice transitionnelle a commencé avec la formation d’une autorité nationale qui annoncera bientôt ses plans, son statut interne et sa feuille de route pour la prochaine phase.
Le ministre Mustafa a déclaré hier dans une interview accordée à Syria TV : « Toutes les préoccupations des Syriens doivent être prises en compte. Même la colère est légitime, car il s’agit d’une question de mémoire qui ne peut être oubliée. Le nouvel État syrien est pleinement conscient de la sensibilité de cette question, du long chemin à parcourir et du prix cher payé par les Syriens pour obtenir leur liberté au cours des 14 dernières années. »
Le ministre de l’Information a ajouté : « L’État a pris une série de mesures depuis le début, notamment la création de la Commission nationale de justice transitionnelle, dotée de pouvoirs et d’indépendance. Le processus de justice transitionnelle a ainsi commencé. Nous espérons que la commission concrétisera ses propositions et présentera très prochainement une feuille de route au public.
« La conférence de presse tenue aujourd’hui par le Comité suprême pour la paix civile vise à exprimer son point de vue sur des récentes mesures prises concernant la libération d’un groupe d’officiers. », a-t-il dit, précisant que le groupe libéré est un groupe d’officiers qui s’est rendu immédiatement après la chute du régime. Il ne s’agit pas d’un incident survenu aujourd’hui, mais il y a plusieurs mois.
« Ces officiers, après avoir mené à bien toutes les procédures et enquêtes au sein du ministère de l’Intérieur, et après que le Comité pour la paix civile a reçu les demandes des habitants, ont décidé que si ce dossier était clos, une initiative pourrait être prise », a poursuivi Mustafa.
Le ministre de l’Information a déclaré : « L’État syrien est confronté à d’énormes défis, non seulement en matière d’économie, de moyens de subsistance, de reconstruction et de relance du développement, mais aussi d’unité et de consolidation du pays.
« La phase de transition a débuté, mais elle laisse un lourd héritage, marqué par de nombreuses divisions et des situations géographiques différentes résultant de la crise. Par conséquent, la libération de ces officiers est une mesure préventive. Nous sommes conscients que des acteurs extérieurs tentent de créer une certaine instabilité ou de mettre en œuvre un ensemble de mesures sous couvert de discours. », a fait noter Mustafa.
Le ministre Mustafa d’ajouter: « Le nom de Fadi Saqer est problématique pour la société comme pour l’État. L’État souhaitait, lors de la conférence de presse d’aujourd’hui, faire preuve de transparence envers le peuple syrien, et le Comité pour la paix civile souhaitait annoncer sa position. Ces positions pourraient ne pas être approuvées sur le plan populaire, ce qui pourrait inciter le comité à reconsidérer sa position. »
Le ministre de l’Information expliqué que la question est complexe et nécessite des mesures importantes. Cependant, concernant le nom de Fadi Saqer, la Direction des opérations militaires a déclaré, lors de l’opération de « dissuasion de l’agression », que des communications avaient été menées avec des officiers et des responsables des services de renseignement pour faciliter la chute du régime et éviter des affrontements qui auraient pu entraîner de lourdes pertes humaines.
« L’existence d’un état de confiance est une phase temporaire et ne constitue pas nécessairement un jugement définitif sur la justice transitionnelle. Les processus de justice transitionnelle varient, et l’État syrien est ferme sur ce point. », a-t-il assuré, affirmant que le processus de justice transitionnelle a débuté par un décret présidentiel portant création de la Commission nationale de justice transitionnelle, qui annoncera prochainement ses plans, son statut intérieur et une feuille de route pour un ensemble de mesures.
Le ministre de l’Information a ajouté : « La nature de la phase de transition, après des années de divisions sociales, a des répercussions. L’ancien régime a exploité les divisions sociales et confessionnelles comme stratégie d’exclusion, non seulement pendant les années de la révolution, mais aussi pendant des décennies. Lorsque le voile de la tyrannie est levé, la société révèle son meilleur visage. Nous avons constaté l’unité des Syriens et les aspects positifs d’une transition en douceur. Nous avons également constaté des problèmes sociaux et des aspects secondaires résultant de la levée du voile de la tyrannie. »
Le ministre Al-Mustafa a poursuivi : « La question de la paix civile est gérée par différentes entités, et chaque ministère joue son rôle à cet égard. Le ministère de l’Information s’efforce toujours de mettre l’accent sur l’égalité des droits et des devoirs des citoyens, ainsi que sur un discours national global, tout en rejetant les discours de haine et la division. Il s’efforce également de contrer la désinformation qui contribuent largement à dépeindre un état de tension. Cela s’applique au ministère des Affaires sociales et du Travail et au ministère de l’Intérieur, et ce travail est intégral ».
Le ministre de l’Information a affirmé que dans la nouvelle Syrie, nous nous efforçons de mener deux actions parallèles : la justice transitionnelle et la stabilité, et la résolution pacifique de tous les problèmes politiques. Le peuple syrien aspire à la liberté, à la stabilité et au retour de sa créativité. Il est profondément conscient que la mémoire, les souffrances et les blessures encore saignantes sont ce qui aiguise la nouvelle identité nationale syrienne et favorise la préservation des acquis. »
Le ministre Mustafa a conclu en assurant que le nouvel État est né d’une révolution populaire et est le fruit de la lutte acharnée du peuple syrien, qui a débuté à Daraa et s’est étendue à tous les gouvernorats jusqu’à Damas. Nul ne peut être privé de ses droits, et il est inaliénable de les abandonner. Le nouvel État ou le nouveau gouvernement ne les considère pas comme irrévocables, et les mesures concrètes à venir en sont la meilleure preuve.
L.Arfi